
Dans une Tribune publiée par Le Télégramme le 26 mars 2025, Florent de Kersauson s’oppose à une réglementation encore plus restrictive sur l’activité agricole au nom de la lutte contre les algues vertes.
🔴 La question est brûlante ces jours-ci à l’occasion de la réunion plénière du conseil régional de cette semaine à l’Hôtel de Courcy à Rennes. Les écolos ou pseudo-écolos de Breizh à-Gleiz veulent en effet entraîner la région dans leur délire de destruction de l’agriculture bretonne en demandant à l’État une réglementation plus restrictive sur l’activité agricole en bassin versant des rivières maritimes. Le tribunal administratif vient en effet de condamner l’État à faire plus pour la diminution des nitrates dans les eaux côtières : sont visées les algues vertes dont la quantité est grosso modo stabilisée sur les côtes bretonnes mais dont l’aire s’agrandit progressivement pour toucher désormais le Morbihan.
L’État fera-t-il appel ou sera-t-il tenté par un virage autoritaire qu’il a déjà entamé ? Comme en 2024, nous dénonçons ce type d’attitude et voulons protéger nos agriculteurs qui ont déjà fait tant d’efforts depuis une dizaine d’années pour améliorer leurs pratiques.
On doit reconnaître que l’État, tirant la Région dans son sillage, n’a pas chômé ces dernières années : un nouveau plan algues vertes, la création des ZSCE (Zones soumises à contraintes environnementales), les plans nitrates et les arrêtés correspondants, des enveloppes financières plus que doublées avec les PSE (prestations pour services environnementaux) payées aux agriculteurs, mais tout ça aussi dans une démarche malheureusement de plus en plus contraignante et répressive, en s’écartant progressivement des modèles volontaires et contractuels jusqu’ici privilégiés.
C’est justement en 2025, après évaluation des résultats, que les obligations des agriculteurs deviendront de plus en plus contraignantes avec l’éventualité de pénalités financières. Une question légitime est : jusqu’où peut-on pousser la responsabilité des agriculteurs sans mettre en péril définitivement leur viabilité économique ?
Les algues vertes ne diminuent pas sensiblement : on est donc tenté de dire que nous sommes arrivés à un palier et que désormais, les nitrates d’origine agricole, toujours visés, toujours coupables, ont bon dos. Mais les pseudo-écolos de leur côté qui, comme sur d’autres sujets, croient détenir à tort une compétence particulière dans ce domaine, essaient d’entraîner la Région dans une nouvelle guerre avec ses 25 000 agriculteurs des bassins versants en suggérant un nouveau pas provocateur qui demande une politique plus restrictive sur les nitrates.
Le Rassemblement national soutient nos agriculteurs bretons qui sont au cœur de l’économie régionale et invite l’exécutif régional à le retenir. Mais l’apparition récente des écolos dans l’exécutif régional n’augure rien de bon pour nos agris.
On rappelle enfin que cela fait maintenant plus de deux ans que nous avons voté la participation de la Région au plan algues vertes de l’État : il est temps, comme nous l’avons déjà réclamé, qu’un nouveau débat ait lieu à la Région Bretagne sur le sujet, afin que chacun mesure précisément les résultats obtenus et prenne ses responsabilités.
Florent de Kersauson
Conseiller régional (RN) de Bretagne
