La Commission européenne à la solde des États-Unis ! 

Mardi 11 juillet 2023, la Commission européenne a annoncé avoir nommé Fiona Scott Morton, économiste américaine, chef économiste auprès de la Direction générale de la Concurrence européenne. Face à la légitime bronca générée par cette nomination, Mme Morton a renoncé, mercredi 19 juillet 2023, à occuper ce poste. Il convient néanmoins de revenir sur ce véritable scandale.

S’il n’y avait aucun doute quant aux compétences et à l’expérience de Mme Morton, il n’en était pas moins surprenant et inapproprié de faire appel à une citoyenne extra-européenne pour un poste aussi important. L’Union européenne compte 450 millions d’habitants, la Commission ne nous fera donc pas croire qu’elle ne pouvait sélectionner un citoyen européen qualifié et compétent. Mme Morton ayant exercé des fonctions de lobbying auprès de Pfizer, Apple, Microsoft et Amazon, il était très surprenant de lui confier un poste dont la charge aurait été notamment de surveiller l’application des règlements régulant les marchés et services numériques, largement décriés par les GAFAM qui sont ses ex-employeurs.

Ces arguments de bon sens n’ont pas suffi pour Margrethe Vestager, Commissaire européenne à la Concurrence. Exprimant ses regrets suite au renoncement de Mme Morton, elle a ainsi confirmé sa soumission totale aux États-Unis. La vassalisation de l’Europe de Bruxelles au profit des Américains n’est pas une nouveauté. En revanche, nommer une ressortissante non européenne à un poste aussi stratégique dépasse l’entendement. Pas une seule fois Mesdames von der Leyen et Vestager n’ont remis ce choix en question, malgré les critiques émanant de toutes parts. Le président de la République française lui-même est monté au créneau, sans arriver à changer l’avis de la Commission. Cet épisode illustre également l’impuissance française face à Bruxelles. Cette dernière décide, les États se soumettent.

Malgré le renoncement de Mme Morton, des questions sur cette nomination et sa procédure restent en suspens. Pourquoi la condition de nationalité européenne a-t-elle disparu de la fiche de poste, ce qui est sans précédent ? Pourquoi Mme Morton a annoncé en avril à ses collègues de Yale son recrutement à la Commission, alors qu’officiellement la sélection n’était pas arrêtée ? Nous avons adressé ces remarques à la présidence de la Commission européenne afin d’obtenir des réponses claires. Nous ne lâcherons rien avant que la vérité sur ce scandale éclate, soit connue de tous et permette d’éviter le renouvellement de cette situation. L’absence de mea culpa en provenance de la Commission nous conforte dans notre opposition au fonctionnement de cette Union européenne, déconnectée des nations qui la composent et des légitimes attentes des peuples.

Avec nous et nos alliés européens, il en sera autrement : une Europe des nations au service des Européens, qui laisse à chaque État sa souveraineté, et qui n’est pas inféodée aux États-Unis ou à toute autre puissance extérieure.

Jean-Paul Garraud
Président de la délégation RN au Parlement européen