Décidément, la Commission européenne aime desservir les causes qu’elle prétend défendre, et une fois n’est pas coutume, sous prétexte d’écologie. Elle propose, via un texte qui sera voté la semaine prochaine au Parlement européen, de réduire les déchets et elle veut imposer des objectifs de recyclage pour tous les emballages à partir de 2030.

Problème : les boîtes en bois du camembert, qui ne sont pas recyclées, sont menacées par ce projet de règlement européen, suscitant à juste titre de nombreuses réactions hostiles !

Nier la problématique de la pollution plastique serait malhonnête. En 1997 était découvert le « septième continent », grande zone d’ordures du Pacifique Nord. En 2021, les scientifiques estimaient qu’au moins 1 800 milliards de déchets plastique polluaient les océans, impactant très négativement les écosystèmes. L’action humaine a bien des conséquences sur l’environnement, et notre devoir est donc de le protéger. En ce sens, la volonté de l’Union européenne de réduire drastiquement la production des emballages en plastique et de pousser au recyclage est une excellente chose. Mais cela ne peut se faire au détriment du bon sens.

Or, l’inclusion des boîtes en bois léger dans la législation européenne pose un vrai problème car il n’y a pas de filière de tri pour ce type d’emballage qui représente 0,001 % des emballages dans l’alimentaire. Créer une industrie de recyclage serait très onéreux pour les secteurs concernés et donc difficile à mettre en place, d’autant plus qu’il est écrit dans la législation que tous les emballages doivent être recyclables, « de manière économiquement viable », en 2030. Il faut rappeler que ce bois léger utilisé pour le camembert, mais aussi le mont-d’or et les bourriches d’huîtres, provient de forêts françaises, qu’il ne subit pas de transformation et donc est biodégradable. N’oublions pas non plus l’impact économique d’une telle règlementation : en France l’emballage en bois léger concerne 45 entreprises, 2 000 emplois et 267 millions d’euros de chiffres d’affaires.

La Commission européenne doit mettre de côté sa déconnexion technocratique et inclure dans ce texte une dérogation pour les emballages légers en bois, ce que nous avons exigé par amendement mis au vote la semaine prochaine. Elle ferait ainsi, pour une fois, preuve de bon sens, ne nuisant ni à notre planète, ni à nos traditions. C’est une question de bon sens. Pas touche à nos camemberts ! Comptez sur vos eurodéputés RN pour y veiller !

Jean-Paul Garraud
Président de la délégation RN au Parlement européen