Revue de presse Semaine n°13

Revue de presse présentée par : Nathalie GUIHOT-VIEIRA

La restauration « n’a pas besoin d’immigration » selon Stéphane Manigold [1]

Le restaurateur plaide pour une réforme du chômage et du coût du travail pour les métiers en tension.

« La restauration n’a pas besoin d’immigration ! » écrit Stéphane Manigold, restaurateur et fondateur du groupe de restauration ECLORE, qui compte huit restaurants gastronomiques et six étoiles. Cette phrase est le titre d’une tribune publiée dans LE FIGARO le lundi 24 mars, en totale opposition à tout ce qui a pu être dit sur le sujet.

Chiffres à l’appui : selon France Travail, notre pays dispose de 45 241 serveurs et de près de 57 000 cuisiniers ». Les données publiées par France Travail indiquent même qu’en janvier 2025, 84 900 cuisiniers, 36 560 plongeurs en restauration et 68 370 serveurs étant inscrits en tant que demandeurs d’emplois.

Stéphane Manigold explique que « nous faisons face à une nouvelle forme de chômage volontaire ». Après avoir travaillé et donc cotisé pendant 2 ans, les employés s’arrêtent pendant la même durée en étant payés à hauteur de 57% de leurs salaires de référence. Le système social français ne pousse pas à la reprise d’activité, bien au contraire.

Stéphane Manigold considère « qu’il faut casser ce système d’oisiveté ». Il est anormal, dans un secteur en tension, que des salariés puissent rester au chômage de 18 à 24 mois. »

Autre problème soulevé par l’employeur : « le coût du travail asphyxiant en France. » Lorsque le salarié touche un salaire net de 2 000 euros (avant imposition), l’entreprise a dépensé 3 356 euros. Pour Stéphane Manigold, « il faut fracasser le coût du travail. C’est ce qui tue les entreprises. C’est pour ça qu’il y a des milliers d’entreprises défaillantes. »

Le chef d’entreprise plaide en faveur d’une réforme conjointe de l’assurance chômage et du coût du travail.

Dans son programme économique, « la France entreprend », Marine Le Pen prévoit notamment de baisser le poids des impôts de production – en supprimant en premier lieu la Contribution Financière des Entreprises – et de revaloriser les revenus du travail – en permettant particulièrement aux entreprises d’augmenter les salaires de 10% en les exonérant de l’augmentation des cotisations sociales pendant 3 à 5 ans.

Narcotrafic : face à LFI, le gouvernement peut remercier le RN [2]

La majorité ayant déserté les bancs de l’hémicycle, le gouvernement a pu compter sur la présence du RN.

Edwige Diaz, députée du Rassemblement National, et Olivier Marleix, député de la droite républicaine, ont repris la proposition de l’institut pour la justice (IPJ), visant à obliger (sauf rares exceptions), les juges à prononcer une peine d’interdiction du territoire français contre « tout étranger condamné à une peine de prison d’au moins cinq ans pour ce type d’infraction ».

Le soutien du RN

Bruno Retailleau a pu compter sur l’appui du RN pour voir les dispositions phares du texte (activation à distance d’objets connectés, création d’un dossier coffre pour préserver l’enquête) adoptées. En effet, au sein du camp présidentiel, beaucoup, mal à l’aise avec le texte, ont préféré déserter les bancs de l’Assemblée nationale. Dès lors, faute de soutiens dans leur propre camp, les ministres ont pu profiter de la présence du RN. Michaël Taverne, député du Rassemblement National et très investi sur ce texte, affirme : « grâce au travail du groupe Rassemblement National, le texte, même s’il n’est pas parfait, a retrouvé sa cohérence après les tentatives de la gauche et de l’extrême gauche de le restructurer en le vidant de sa substance. »

L’Autriche suspend le regroupement familial. A quand la France ? [3]

Une mesure qui devrait garantir « une maîtrise stricte des flux migratoires » et préserverait « notre modèle social ».

L’Autriche l’a fait, pourquoi pas la France ?  … Motivée par les « capacités limitées » et afin d’empêcher toute surcharge supplémentaire », cette décision est inédite au sein de l’Union européenne. Lors d’un conseil des ministres tenu à Vienne, le ministre de l’intégration a promis qu’un décret serait publié « d’ici le mois de mai », assurant que « la probabilité d’une intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée ».

61% des français sont favorables à la suppression complète du regroupement familial (mis en place depuis 1976 en France) – sondage CSA pour Cnews paru en 2023.

Au Rassemblement National, on félicite une mesure qu’on estime aller dans le bon sens. Contactée par BV, Angéline Furet, eurodéputée RN du groupe patriotes pour l’Europe, juge cette suspension « pertinente pour la France ». La mesure, selon l’élue, garantirait « une maîtrise stricte des flux migratoires » et préserverait « notre modèle social ». Le député européen RN Aleksandar Nikolic appelle à ce que la France suive cette voie. « Alors que de nombreux pays européens tels que l’Allemagne, le Danemark ou encore l’Italie durcissent leurs règles, la France prend le risque de devenir le dernier pays ouvert à tous les vents et, donc, un véritable eldorado pour les migrants du monde entier », souligne l’eurodéputé. Pierre Pimpie, élu RN au parlement européen, considère que la présence « des bénéficiaires du droit d’asile » en France « n’a pas vocation à être permanente et ne doit pas se transformer en une immigration de peuplement ».

Des répercussions néfastes pour la France ?

La France reste le premier pays européen pour les arrivées liées à un motif familial avec 41% des motifs depuis 2005. Christophe Bay, député européen RN, indique que « la France a enregistré 11 000 décisions de regroupement familial en 2022 ». « Ce sont surtout les maires qui portent le poids financier du regroupement familial, mettant la pression sur les groupes scolaires, les logements et les services sociaux. »

L’arrêt, même temporaire, du regroupement familial en Autriche génère des inquiétudes quant à ses possibles répercussions dans l’Hexagone. « Le fait que l’Autriche communique sur une limitation du regroupement familial donnera sûrement un signal de fermeté aux ONG et aux clandestins, qui se rabattront peut-être sur des pays plus laxistes sur la question migratoire en premier lieu desquels, hélas, la France » déplore Mathilde Androuët, députée européenne RN.

POUR MÉMOIRE : le programme de Jordan Bardella présenté dans le cadre des élections législatives anticipées de 2024 prévoyait notamment la restriction du regroupement familial par le durcissement des conditions (emploi stable, ressources budgétaires définies …).

Aide Publique au Développement (APD) : interpellé par le RN, le gouvernement fait l’autruche [4]

Depuis le travail d’investigation du député RN Guillaume Bigot, l’APD est dans le viseur de l’opposition. Membre de la commission des affaires étrangères, l’élu du territoire de Belfort a conduit une mission pour avis budgétaire. Le rapport qui en résulte, publié en novembre 2024, dénonce une illisibilité et une inefficacité du programme de l’Etat au coût exorbitant de 15 milliards en 2024. « On aide des pays qui n’en ont pas besoin. On aide des pays hostiles … On finance tout et n’importe quoi ». « Depuis 2017, c’est 1,6 milliard d’euros versés aux pays du Sahel qui nous ont presque tous chassés ». Le député RN de l’Oise Michel Guiniot, évoquant les millions versés à l’Algérie, avertit : « l’argent n’achète pas tout, et encore moins des alliés ». Le député RN de Moselle, Kevin Pfeffer, indique qu’« en 2025, ce sont pas moins de 150 pays que nous allons aider ».

Réponses du gouvernement (par la voix du ministre délégué chargé de la francophonie) : « notre politique est évaluée » – « nous mettons en place une commission d’évaluation » – « l’efficacité est notre boussole ». Michel Guiniot déplore des propos « alambiqués », « un ministre à côté de la plaque dans ses réponses » et un exercice de « funambulisme ».

Le député Guillaume Bigot regrette quant à lui « une intimidation idéologique ». Sous couvert de bons sentiments, tout changement semble impossible. «Que cet argent serve à valoriser la France et les Français en aidant des populations locales de pays amis ! Qu’il ne serve pas à financer des études bidon de cabinets de conseils ».

Suppression des ZFE : victoire pour le RN en commission à l’Assemblée … [5]

Un amendement visant à faire supprimer les zones à faibles émissions (ZFE) a été voté en commission, ce mercredi 26 mars.

Une victoire pour le Rassemblement national, à l’Assemblée : l’amendement visant à faire supprimer les zones à faibles émissions (ZFE) a été voté en commission (« commission spéciale sur la simplification de la vie économique »), ce mercredi 26 mars après-midi, par 26 voix contre 9, dans le cadre de la « loi simplification ». Porté par le député du Gard Pierre Meurin, cet amendement marque l’aboutissement de quatre années de combat pour l’abrogation de ces restrictions de circulation. Sur ses réseaux sociaux, l’élu s’est réjoui d’un « moment historique ».

Depuis janvier 2025, la loi interdisait aux véhicules classés jusqu’au Crit’Air 3 (essence d’avant 2006 et diesel d’avant 2011) de circuler dans plusieurs grandes métropoles comme Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier.

Précision nécessaire : l’amendement adopté l’a été en COMMISSION. Il doit maintenant être adopté en SÉANCE PUBLIQUE pour rentrer en vigueur de manière effective. La loi devra également être adoptée dans les mêmes termes au Sénat.

Le député RN Mathias Renault explique sur X : « pour rétablir les ZFE, il faudrait un amendement posé par des députés ou par le Gouvernement. Politiquement, il sera difficile pour les groupes de voter un tel amendement, d’une part parce que le scrutin sera public, et d’autre part, qu’il y aura désormais un côté pro-actif à l’exercice. Sachant qu’en commission LR, RN et une partie de la macronie ont voté la suppression des ZFE, et qu’une partie de la gauche s’est abstenue. Restera la commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) dominée par la droite. Le RN y a 2 membres. Etant entendu que la proposition de loi concernée est déjà passée par le Sénat. La CMP pourrait en théorie revenir sur la suppression des ZFE, mais l’équilibre politique laisse penser que ce ne sera pas le cas. RESTE LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL … LA VICTOIRE DE CET APRÈS-MIDI N’EST DONC QU’UNE PREMIÈRE ÉTAPE, MAIS POLITIQUEMENT, UNE GRANDE VICTOIRE ! ».


Références et sources :

[1] Boulevard Voltaire 25 mars 2025 – Sarah-Louise Guille – https://www.bvoltaire.fr/la-restauration-na-pas-besoin-dimmigration-selon-stephane-manigold/

[2] Boulevard Voltaire 25 mars 2025 – Clémence de Longraye – https://www.bvoltaire.fr/narcotrafic-face-a-lfi-le-gouvernement-peut-remercier-le-rn/

[3] Boulevard Voltaire 27 mars 2025 – Julien Tellier – https://www.bvoltaire.fr/lautriche-suspend-le-regroupement-familial-a-quand-la-france/

[4] Boulevard Voltaire 27 mars 2025 – Yves-Marie Sévillia – https://www.bvoltaire.fr/apd-interpelle-par-le-rn-le-gouvernement-fait-lautruche/

[5] Boulevard Voltaire 26 mars 2025 – https://www.bvoltaire.fr/suppression-des-zfe-victoire-pour-le-rn-en-commission-a-lassemblee/

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